Peut-on vraiment soigner à distance ?

Par Teresa Pozo Lopez
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La médecine – cette noble profession, ce dévouement inébranlable à l’humanité, ce serment d’Hippocrate qui résonne dans le cœur de chaque praticien – connait actuellement un bouleversement majeur : elle se dématérialise en partie.

Mais, attendez une minute, comment est-il vraiment possible de réaliser des actes médicaux à distance ? Peut-on réellement soigner sans toucher, sans sentir, sans voir de près ? C’est là que le débat commence, mes amis.

De la possibilité de la médecine à distance

La médecine à distance, ou télémédecine (voir ici pour une définition plus ample), comme on l’appelle dans le jargon spécialisé, est-elle seulement possible ? Eh bien, oui et non.

Oui, car la technologie a fait des pas de géant, nous permettant de faire des choses autrefois impensables : prendre des constantes vitales à distance grâce à des appareils connectés, faire une consultation en visioconférence, ou même opérer à distance à l’aide d’un robot ou d’un bras mécanisé.

Mais non, car la médecine n’est pas seulement une science, c’est aussi un art hautement humanisé, un art qui nécessite une certaine proximité physique, une certaine intimité.

Alors, où se situe la vérité ? Comme toujours, quelque part entre les deux.

La télémédecine, c’est un peu comme un plat de spaghetti. Il y a des nouilles, il y a de la sauce, il y a du fromage. Chacun a son rôle à jouer. Les nouilles, c’est la technologie : les appareils, les logiciels, les connexions internet. La sauce, c’est le savoir-faire médical : le diagnostic, le traitement, le suivi. Le fromage, c’est le lien humain : l’empathie, la compassion, la confiance. Sans l’un de ces ingrédients, le plat n’est pas complet.

Quelques formes de télémédecine

Mais alors, quels sont ces fameux “spaghettis” de la télémédecine, ou en d’autres termes, ces formes de pratique thérapeutique à distance ? Eh bien, il y en a plusieurs.

D’abord, il y a la télésurveillance médicale, qui permet aux médecins et aux infirmiers de surveiller à distance les signes vitaux des patients. C’est un peu comme avoir un médecin personnel qui vous surveille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Ensuite, il y a la téléconsultation, qui permet aux patients de consulter leur médecin en vidéoconférence – un généraliste, un psy, un spécialiste. C’est un peu comme aller chez le médecin, mais sans quitter le confort de votre canapé – à condition que vous fassiez si besoin quelques examens complémentaires au labo, au centre de radiologie etc.

Et justement, il y a aussi la téléradiologie, qui permet aux radiologues d’interpréter à distance les images médicales.

Cependant, la télémédecine n’est pas sans poser quelques questions et problèmes. Il y a des problèmes techniques, bien sûr, comme les pannes d’internet ou d’électricité, ou les inévitables bugs logiciels. Il y a aussi des problèmes éthiques et juridiques, comme la confidentialité des données du patient ou son consentement éclairé. Et puis, il y a le problème de l’humanité. Comment maintenir le lien humain dans un monde de plus en plus digitalisé, dématérialisé – certains diraient même, déshumanisé ? Comment faire en sorte que les patients se sentent écoutés, compris, soignés, même à distance ? C’est là que réside le véritable défi de la télémédecine.

Conclusion

Alors, peut-on vraiment soigner à distance ? La réponse est oui, mais… Oui, nous pouvons soigner à distance, mais nous devons le faire avec prudence, avec égards, avec humanité. Nous devons nous rappeler que la médecine n’est pas seulement une question de technologie, mais aussi, largement, une question de cœur. Et c’est là, sans doute, que réside la véritable essence de la médecine, quelle que soit la forme qu’elle prenne.